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jeudi 26 novembre 2015
vendredi 24 juillet 2015
Le Phénomène futur : Stéphane Mallarmé, 1864 et Sébastien Hervouet, 2015.
Il est jeune. Il a 22 ans. Sa fille Geneviève vient de naître. Il fréquente son ami Théodore Aubanel, et Frédéric Mistral. Il a lu Mirèio, mais c'est Baudelaire, encore et toujours qui le hante.
Il file droit vers le centre, cet intérieur que nulle enseigne ne sait représenter, que les mots ne laisseront voir qu'entre le vide qui les sépare. Les mots, il les veut déjà nus, et plus que nus, juste Montreurs de choses Passées.
A noter qu'il est presque impossible de savoir si l'exposition d'une femme nue, chevelure et seins tendus vers nous anticipe une scène du futur 2015 ou est la métaphore du présent décrépi de 1864.
Cette nostalgie, l'âge (mais Stéphane Mallarmé mort à 56 ans ne sera jamais vieux) l'en débarrassera.
Il ne publiera vraiment LE PHÉNOMÈNE FUTUR qu'en 1891, après 27 ans.
Il file droit vers le centre, cet intérieur que nulle enseigne ne sait représenter, que les mots ne laisseront voir qu'entre le vide qui les sépare. Les mots, il les veut déjà nus, et plus que nus, juste Montreurs de choses Passées.
A noter qu'il est presque impossible de savoir si l'exposition d'une femme nue, chevelure et seins tendus vers nous anticipe une scène du futur 2015 ou est la métaphore du présent décrépi de 1864.
Cette nostalgie, l'âge (mais Stéphane Mallarmé mort à 56 ans ne sera jamais vieux) l'en débarrassera.
Il ne publiera vraiment LE PHÉNOMÈNE FUTUR qu'en 1891, après 27 ans.
Nus, les mots, la femme, le livre...
Sébastien Hervouet, pas plus prude pour ça, a entrepris de rhabiller ces nudités.
Il le fait avec la luxuriance de choses qui manquent.
Les lèvres d'abord, les premières qu'on voit, laissant juste, sur la surface du papier blanc, l'image rouge de la bouche partie, perdue dans un futur où les corps passent, inconnus.
Et les traces, rayons, éclairs, coulures de lumière, crinière chevelure qui hypnotise, extase d'or, dit le poète, on n'y voit que du bleu.
Et encore, pas tout le bleu.
De la grille, qui nous sépare, nerveusement plaquée, reprise, brumeuse de sa peinture bleue, ne reste qu' un Azur percé de trous, ouvrant sur quoi?
Et du métal vivant sort en bleus angélus!
Le livre retourné - en prose : la quatrième de couverture - toujours l'Azur, toujours l'extase d'or. Mais le rouge des lèvres a laissé sur un corps (lequel?) des traits de fuite et de présence.
Caresses sur des galbes, cambrures à toucher, onctions du bout des doigts sur l'empreinte des seins, reliefs restants d'une idée qui s'est, un jour, vraiment réalisée.
La pulpe de vos doigts sur le livre, vite, et sans gants blancs, s'il vous plait.
Ouvert, le livre est gigogne, écrin, chasse pour le petit texte, sept feuilles à peine, des feuilles,
porté par les empreintes éteintes des
lambeaux de la pourpre usée des couchants
Il y a, entre cet intérieur du livre déployé et ses extérieurs en couleurs et reliefs bien du contraste.
Monochromie des profondeurs des espaces enfouis, nous sommes là pas bien loin des empreintes paléolithiques, vous savez, celles que Villeglé essayait de retrouver en arrachant les couches des rues de nos cavernes.
Là, les arrachements viennent de l'objet (avec quoi il fait ça?) enduits d'encre, collés et repris sur les Arches (du velin).
Chaque exemplaire est bien sûr unique
puisque les
traces
de l'artiste
comme celles du
temps
sont imprévisibles
Et il n'y a que 6 exemplaires !
C'est la seconde fois que Luis Casinada rencontre Mallarmé.
l'amour ne compte pas
comme le dit l'Epitre de Luis aux Mallarméens.
Mais vous avez la possibilité d'acheter ce livre.
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